Un corps qui écoute: La synesthésie musicale dans A Clockwork orange.

Auteurs

  • Gianfranco Marrone Universidad de Palermo

DOI :

https://doi.org/10.35494/topsem.2002.1.7.300

Résumé

Les plus récentes recherches en sémiotiques qui étudient des thèmes tels que les passions, l'esthésie et le corps ont mis à découvert une importante question théorique que Claude Lévi-Strauss avait traitée à la fin des années quarante : l' " efficacité symbolique ". Si nous nous occupons, dans ce cas, des présupposés sensibles de l'énonciation -et, par conséquent, des résultats somatiques de la communication- le problème de la manière par laquelle le discours transforme le corps devient, entre autre, parfaitement pertinent.

Pour étudier le problème de l'efficacité symbolique, je propose dans cet article une première analyse du roman A Clockwork Orange, d'Anthony Burgess (1962). La péripétie est celle d'un vandale nommé Alex, un jeune des plus violent et sans préjugé qui est soumis à une " cure " de force qui tente de le sauver, le poussant à ne pas pouvoir faire de mal aux autres. Mais après un premier moment où la cure semble dominer sa pensée, le protagoniste menace de retourner à son état initial d' " ultra violence ", sauf bien sûr de décider spontanément de grandir, mûrir et de constituer une famille. Cette double transformation survient au travers de deux acteurs fondamentaux : d'un côté le corps d'Alex, de l'autre, la musique.

L'analyse de trois scènes essentielles du roman dans lesquelles le protagoniste écoute de la musique -la scène centrale de la " cure ", la scène initiale dans sa propre maison, et celle finale du suicide- nous permet de noter que la réception ne passe pas seulement au travers des organes sensoriels prédisposés pour l'audition (les oreilles), mais qu'elle met en jeu le corps tout entier. La musique pénètre directement le corps du protagoniste qui se trouve obligé à l'expulser des façons les plus étranges : par le sperme, le vomis et enfin par son propre corps passé au travers de la fenêtre. L'idée merleaupontienne du paradoxe du corps reçoit ici une confirmation ultérieure.

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Biographie de l'auteur

Gianfranco Marrone, Universidad de Palermo

Prefesseur de l'université de Palermo

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Publiée

2016-03-29

Comment citer

Marrone, G. (2016). Un corps qui écoute: La synesthésie musicale dans A Clockwork orange. Tópicos Del Seminario, 1(7), 151–188. https://doi.org/10.35494/topsem.2002.1.7.300